La douane

 

Sentier des douaniers à LarmorL'administration des douanes modernes nait en 1791 avec la révolution. Sur l'ensemble du littoral, la principale activité des brigades de douanes est la surveillance des côtes, à terre ou en mer, pour lutter contre la contrebande.
La douane joue également un rôle important dans le contrôle des pêches et des marchandises, des stocks de sel, la surveillance de la récolte du goémon, la poursuite des voleurs, etc.

Nous n'avons malheureusement pas trouvé trace de l'activité des douaniers sur la commune. Néanmoins les recensements et divers actes nous renseignent sur la présence des douaniers à Larmor et au Kernével.

"Le sentier du douanier à Larmor" 1891

 

Au Kernével

En 1824, Louis Marie Debroise fait l'acquisition de l'ancienne verrerie située au Kernével. Il en change la destination et la loue à l'administration des douanes en tant que caserne.

En 1841, 12 douaniers, dont deux gradés, y demeurent avec leurs familles, au total 35 personnes, soit 21 % de la population du secteur :

         Dubois Pierre Jean, brigadier, sa femme Athalie et leur fils,
         L'Hélegouarch Louis Aimé, sous-brigadier et sa femme,
         Audoin Charles, préposé des douanes, sa femme Marie Jeanne, leurs fils et son beau-père,
        Thomas Jean-Pierre, préposé, sa femme et leurs deux enfants,
        Lancelot Joseph Marie, préposé, et sa femme,
        Gouzezh Jean-Pierre, préposé, sa femme, ses trois enfants et sa belle-mère,
        Blayo Jean Marie, préposé,
        Kersaho Pierre Marie, préposé,
        Rouzic Jean Michel, préposé,
        Baron François, préposé, sa femme et ses deux enfants,
        Guégan Maurice, préposé, sa femme et leurs trois enfants,
        Thomas Guillaume Marie, préposé, sa femme et ses deux enfants,

 

 

 

 

 

 

   

                                          Vers 1850                           Corps de garde et bureau                           Après 1900

 

Le 14 septembre 1859 a lieu la vente judiciaire en 4 lots des immeubles dépendants de la succession d'Auguste Gillet, conserveur de sardines au Kernével. Le troisième lot est constitué par la caserne de la douane qu'il a achetée en 1854.

Le cahier des charges nous en donne une description précise.
Art 1er
Un corps de garde et bureau construit à l'angle NE du quai du Kernével.
Art 2
Une maison servant de caserne de douane, ouvrant des nord et ouest sur chemin. Cette maison est composée, au rez-de-chaussée de quatre cuisines et de quatre chambres ; au premier étage, des mêmes appartements avec grenier au-dessus. En outre, elle contient l'appartement du receveur, composé d'une salle à manger, d'une cuisine et d'un bureau au rez-de-chaussée, de trois chambres au premier étage avec grenier au-dessus. Il existe en outre une petite construction qui n'est pas occupée.
Art 3
Une cour donnant du nord et de l'ouest sur l'article qui précède. Dans cette cour il existe un puits, une buanderie et des lieux d'aisance.
Art 4
Un jardin, dit jardin des douaniers, donnant du sud sur chemin et du nord sur l'article onze du deuxième lot. Ce jardin a une contenance d'environ douze ares quarante centiares.
Art 5
Un jardin, dit jardin du receveur, contenant sous fonds environ trois ares, donnant de l'ouest sur l'article quatre, des nord et est sur l'article douze du deuxième lot et séparé de l'article deux ci-dessus par un chemin longeant au sud le présent article.
La contenance totale du présent lot est d'environ vingt et un ares trente centiares.

La mise à prix est fixée à 10 000 francs.
Le jour de la vente, une première bougie allumée, maitre Lagillardaie, avoué se porte acquéreur pour cette somme. Aucune enchère supplémentaire n'étant portée, il est déclaré adjudicataire. Il agit au nom de mademoiselle Louise Gillet, majeure sans profession, demeurant à Quimperlé chez les Dames de la Retraite, la dite demoiselle Gillet fondée dans la propriété pour une portion précisée au cahier des charges.

 

En 1881, au Kernével on compte 8 douaniers et leurs familles, soit 24 personnes.
Le receveur, Léon Malicorne, habite dans une maison individuelle avec sa femme et ses deux enfants. Les autres demeurent ensemble dans la caserne.
     1 brigadier Alexandre Godet,
     1 sous-brigadier Pierre Pedron,
     5 préposés.

 

Selon le recensement de 1901, six douaniers sont en fonction au Kernével. Ils habitent toujours la caserne avec leurs familles.

 

En mai 1908, un décret portant réorganisation de l'administration des douanes fait état de diverses mutations qui marquent la fin de la présence de la douane au Kernével :
     Le brigadier buraliste Drenou en poste au Kernével est transféré à Larmor, le bureau étant supprimé au Kernével.
     Le préposé Falquero est transféré à Le Palais, Camenen aux Quatre-Vents en Séné et Le Bourhis au Guilvinec.
     Le sous-brigadier Chevalier est transféré de Larmor au Fort-Bloqué.