Articles extraits du

Nouvelliste du Morbihan

 

 

9 février 1888
Un canot chaviré
Ces jours derniers les nommés Le Fur Pierre, âgé de 18 ans, Rifflet Victor, âgé de 19 ans, domestique à Kervégan, et Scanvic Emile, âgé de 15 ans, tous trois de Larmor en Plœmeur, s'embarquaient dans un canot amarré près de la cale de Larmor pour aller chercher des mollusques sur les rochers en pleine mer.
Malgré leur inexpérience, ils voulurent adapter une vieille voile à cette embarcation, mais comme le vent était fort, cette embarcation chavira à 300 mètres à peine de la plage.
Le Fur et Rifflet disparurent aussitôt.
Seul le plus jeune d'entre eux, Scanvic Emile a pu regagner la côte à la nage.

 

27 juin 1889
Accident en mer
Hier, M. Aléno se rendait à la bénédiction des coureaux dans son canot en compagnie de sa femme et d'amis.
Au moment où il voulait prendre la remorque des bateaux à vapeur qui formaient la procession, il tomba à l'eau.
On l'a immédiatement repêché et il en a été quitte pour la peur et un bain tiède.

 

3 avril 1890
Un suicide à Larmor
Vendredi matin, on a découvert sur la plage de Larmor, en face de l'usine Fravalo, le cadavre d'un inconnu correctement vêtu et qui la veille avait été remarqué dans le pays.
Cette mort était vraisemblablement le résultat d'un suicide; car il fut bien vite établi qu'on était en présence d'un M. G. de V… qui depuis un an environ, habitait Lorient où il s'occupait de placement de vins.
M. G de V. était allié à une des plus grandes familles du Périgord et il avait été possesseur d'une assez belle fortune qui avait totalement disparu.
Depuis quelques jours, il disait à ses amis qu'il allait toucher un grand héritage, lequel n'existait, hélas que dans son cerveau malade.
On a retrouvé sur lui son porte-monnaie contenant cinq centimes, un chapelet et une médaille.
Avant de se rendre à Larmor, il avait écrit à sa femme, mais sa lettre est restée inachevée.

 

1er juin 1890
Naufrage en rade
Dans l'après-midi de samedi, le canot "Eugénie", de la Perrière, a chaviré par une risée de vent de N-O, entre l'île Saint-Michel et Kernével.
Les trois hommes qui la montaient ont ainsi brusquement terminé une partie de pêche qu'ils allaient faire en dehors de Port-Louis; mais encore il est heureux que les naufragés ont pu se maintenir sur la quille de leur embarcation jusqu'à l'arrivée de deux canots de Kernével qui se sont empressés d'aller à leur secours.
Ils ont été quittes pour un bain forcé. Ayant bu une bonne rasade d'eau de vie pour se réchauffer et remis leur canot à flot, ils sont repartis chez eux en remettant leur partie de pêche à une autre fois.

 

17 août 1890
Incendie
Mardi soir entre onze heures et minuit, un violent incendie a détruit une maison isolée située à Keramzec, près de Kernével.
L'alarme a été donnée par la dame Rustuel propriétaire de la maison, mais tout secours était impossible.
Le feu qui a pris naissance dans le grenier a tout dévoré, immeuble, mobilier, récoltes.
Les dégâts sont couverts par la "Nationale".

  

4 septembre 1890
Emouvant sauvetage
Lundi, dans l'après-midi, deux fillettes se baignaient sur la plage de Larmor, quand l'une d'elles, entrainée par le courant et embarrassée dans ses mouvements par des algues flottantes allait infailliblement se noyer.
Heureusement passait à ce moment M. L. R…, avocat à Lorient et actuellement en villégiature à Larmor. N'écoutant que son courtage, sans même se dépouiller de ses vêtements, M. R… s'est porté à son secours et a réussi, après des efforts qui ont failli lui faire payer de sa vie son dévouement à ramener sauve la jeune Marguerite G.-D., dont le père est un officier de marine de notre port.
Nous adressons nos plus vives félicitations à M. R… qui a déjà donné des preuves de son courage : c'est, assure-t-on, la quatrième personne qu'il a arrachée avec le même dévouement à une mort certaine.

 

2 novembre 1890
Récompenses honorifiques
M. Romieux, avocat à Lorient, vient d'obtenir une médaille en argent de 2ème classe, pour avoir sauvé à Larmor la petite G.D. sur le point de se noyer.

 

20 novembre 1890
Vol au Kernével
Vendredi dernier, le sieur X…, marin pêcheur entrait chez une débitante de ce bourg, qui venait de se marier, et profitant du désarroi occasionné par cette petite fête, ouvrit la porte de la chambre de la façon suivante : avec son couteau il fit une entaille à la porte et parvint à repousser la gâche de la serrure.
Une fois dans la chambre il prit la somme et repartit, en passant par la porte de la cave qui donne sur la rue.
Malheureusement pour lui, il avait été vu par le douanier de service et au moment où il sortait de la dite cave, il fut interpellé par cet agent.
Se voyant découvert, le voleur prit la fuite dans la direction des vases; aussitôt le douanier prévint les gens de la noce et l'on se mit à la poursuite du malfaiteur, mais sans rien trouver.
L'agent des douanes reprit son service. Au bout d'une heure il vit une ombre se diriger vers la plage, c'était notre homme qui chassé par la marée montante était obligé de déguerpir.
Il fut arrêté et trouvé en possession des 10 francs volés.


5 mars 1891
Incendie à la verrerie du Kernével
Vendredi dernier entre minuit et une heure, un commencement d'incendie s'est déclaré à la verrerie, dans un pavillon habité par M. Charrette, premier jockey de M. Ouizille.
Heureusement les dégâts sont peu importants : une armoire renfermant du linge et des effets d'habillement est brûlée. Les dégâts atteignent 400 fr.


26 avril 1891
Tragique naufrage
Dimanche dernier vers onze heures, la chaloupe "Petit Laurent" appartenant à M. Lechêne, montée par le patron Louis Troudet et deux matelots, Yves Conan et Pierre Jacob, a coulé par suite d'un trop grand chargement de sable, en face de Locqueltas.
Le patron et le matelot Conan, ayant pu saisir une planche, ont été recueillis par trois sauveteurs, Berron, Le Gourrierec et Corroler qui se sont portés immédiatement à leur secours.
Quant au mousse Jacob, âgé de 17 ans, demeurant à Kercavès, il a disparu et son cadavre n'a pu être retrouvé.

 

14 mai 1891
Tragique naufrage (Suite)
L'infortuné mousse qui a péri le 19 avril, lors du naufrage du "Petit Laurent", a été retrouvé samedi dans les coureaux de Groix, par le patron Toquet, commandant la chaloupe de pêche "Alfred".
Son cadavre était complètement rongé par les cancres (crabes et écrevisses de mer), mais, à certains indices, ses parents ont pu le reconnaître.


27 août 1891
Un naufrage dans les coureaux
Dimanche dernier, vers 3 heures de l'après-midi, une chaloupe de pêche de Concarneau a chaviré près la pointe de Larmor.
D'autres bateaux qui la suivaient de près se sont immédiatement dirigés vers la barque et sont parvenus à sauver l'équipage qui se composait de huit hommes.
Ces malheureux revenaient de la pêche de la sardine pour vendre leur poisson au Port-Louis. Inutile d'ajouter que tout a été perdu. Une somme de 500 fr. parait-il, qui se trouvait à leur bord a été également perdue.
Leur bateau a été remorqué par le vapeur "La Célestine", capitaine Néro, qui faisait le service entre Lorient et Larmor.


30 août 1891
Un naufrage dans les coureaux (Suite)
Voici quelques détails sur le naufrage de dimanche.
La chaloupe de pêche "Saint-Raphaël", de Concarneau, patron Jean-Marie Augustin Rioual, se rendant de la baie du Pouldu à Port-Louis, avec neuf à dix mille sardines a chaviré par une fausse risée, dans les coureaux de Groix, ce jour dimanche, vers 1 heure de l'après-midi.
Les cinq hommes composant l'équipage, ont été sauvés par le bateau de pêche "Champenoise", patron Joseph Tonnerre de Groix.
Le bateau naufragé a été remorqué par le bateau à vapeur "Célestine", de Port-Louis, capitaine Dréaud qui l'a conduit dans le port de Larmor.
La chaloupe n'a pas de mal mais le produit de la pêche est complètement perdu. Une somme de 500 fr. renfermée dans la chambre du bateau est aussi perdue avec le gouvernail.

 

10 septembre 1891
La fête de Larmor
La fête de Larmor dimanche dernier est vraiment l'une des rares fêtes de cet été que le temps a bien voulu favoriser.
[...]
Des jeux de toutes sortes avaient été installés par les habitants. L'Union Musicale a joué sur la place de l'église ses plus jolis morceaux; tout était en fête.
Malheureusement nous avons à signaler plusieurs accidents plus ou moins graves.
- M. Perret, agent administratif de la direction d'artillerie, en descendant de voiture près du "casino", est tombé si malheureusement qu'il s'est cassé la jambe et s'est fait des contusions au visage.
- Dans sa précipitation de prendre un vapeur sur le point de partir, M. Lequellec est tombé sur la cale et s'est fait une forte blessure sur le front.


5 mai 1892
Ecrasé par une voiture à cheval
Jeudi après-midi, le jeune Even, âgé de 2 ans a été littéralement écrasé au village du Méné, non loin de Larmor, par une voiture chargée de fumier qui était conduite par le sieur Collet Jean-François, cultivateur à Quélizoy, en Plœmeur.
En effet, arrêté à causer tout en laissant son attelage continuer sa route, lorsqu'il s'est aperçu du danger que courait le jeune Even, il s'est précipité à la tête de son cheval. Mais il était trop tard, les roues de la voiture avaient déjà passé sur le corps du malheureux enfant.
Malgré les soins du docteur Gulmart, mandé en toute hâte de Port-Louis, il a succombé à onze heures du soir des suites de ses blessures.


24 novembre 1892
Accident à la cale
Vendredi, Mme Le B …lavait ses poissons dans un baquet sur la cale de Larmor.
Tout à coup son baquet chavira et les poisons s'empressèrent de déguerpir.
Mme B… se pencha pour les rattraper et fit elle-même la culbute dans l'eau.
A ses cris, deux hommes qui se trouvaient sur la jetée approchèrent et virent la pauvre dame flottant tant bien que mal.
Ils se jetèrent aussitôt à l'eau, profonde de près de deux mètres et remontèrent sur le bord Mme B…, à qui c'est la deuxième fois qu'arrive un pareil accident.

 

22 décembre 1892
Terrible incendie à Larmor
Hier lundi vers 9 heures du matin la bonne de Monsieur Guyomar boulanger à Larmor, était en train de travailler au pas de la porte quand elle entendit des craquements singuliers se produire au grenier. Pour lire la suite.


9 janvier 1893
Coin des voleurs
Aujourd'hui, nous avons à signaler un vol à Kernével, analogue aux précédents, d'ailleurs.
Cette fois, c'est à un bureau de tabac que ces messieurs se sont attaqués. Ils ont pénétré dans la maison en sciant la targette ou le crochet des contrevents de la porte, découpant ensuite, à l'aide d'un diamant, une ouverture dans un coin du carreau et, par cette ouverture, tournant la clef de la serrure dans l'intérieur.
La propriétaire, couchée dans une chambre voisine n'a rien entendu et ils ont pu prendre à leur aise toutes sortes de choses, tabac, beurre, saindoux, graisse, épicerie, sabots, etc., le tout pour environ 300 fr.
C'est étonnant ce qu'ils en usent des sabots ces gens-là. Ils en prennent des douzaines à chaque fois, et c'est toujours à recommencer.


11 mai 1893
En mer
Dimanche après-midi, vers une heure et demie, s'est produit un accident qui aurait pu tourner au drame, et celle qui en aurait été la cause, c'était "La Mangeuse d'hommes" comme dit Pierre Loti, la mer.
Un canot de 14 à 15 pieds, monté par des ouvriers du port en état d'ébriété et deux enfants de 10 et 12 ans, partait de la cale de Larmor. Déjà dans la matinée il s'était échoué 4 ou 5 fois en tirant des bordées de ci, de là.
Le temps était très mauvais, la brise soufflait dur, il ventait de deux à trois ris.
A l'heure indiquée, le canot gouverné par un quartier-maître, dit-on, était entre les "Saisies de Larmor" et Gâvres en dedans de "la Truie", environ à une lieue de terre.
Tout à coup une lame de côté arriva, le bateau coucha; comme par un effort surhumain, il vint à pic, son arrière rempli, et bientôt la barque disparut entièrement. Seules des têtes d'hommes émergeaient au-dessus des flots.
De la plage de Larmor M. Le Corno vit le bateau chavirer. Aussitôt il sauta dans "le Ramier", yacht appartenant à M. Vicel, Capitaine de frégate, et amené à la cale avec une grande énergie, il se porta au secours des noyés.
Quelques minutes avant une plate, au mouillage de La Roche de l'Eglise, montée par un seul homme, dont nous avons un vif regret d'ignorer le nom, se détachait et allait tenter de sauver la vie des marins en détresse.
"Le Ramier", filait toujours monté par MM. Le Corno, Romieux et trois de leurs amis.
Ils arrivèrent enfin et eurent le bonheur de recueillir les pauvres marins à moitié asphyxiés ; ils les débarquèrent sous le fort de Locqueltas après avoir remorqué le bateau.
Dans ce sauvetage nous avons à signaler l'énergie et le courage de MM. Le Corno et Romieux, ainsi que du patron de la plate qui s'est si audacieusement portée au secours des naufragés, et enfin de M. Larmoire qui a tiré des bords tout le temps du sauvetage autour des embarcations, prêt à aider les sauveteurs en cas de nouvel accident, par la mer démontée.


14 mai 1893
En mer (suite)
Depuis notre dernier numéro nous avons appris que le canot naufragé dimanche près de Larmor est le "Saint-Jean" monté par les nommés Yvon Yves, Béguin Joseph, et les deux fils de ce dernier. Au nom de M. Le Corno, ajoutons ceux de MM. Purin 1er maître de la marine en retraite, Le Bras négociant à Larmor, Félix Romieux patron de barque et d'un marin de Locmiquélic dont nous regrettons de ne pas savoir le nom, car lui particulièrement s'est distingué dans cet émouvant sauvetage.

 

7 septembre 1893
Incendie dans un débit
Hier au soir à 6 h.1/2 le feu éclatait à Larmor, dans les greniers du débit tenu par Mme Morvan, et bientôt embrasait toute l'habitation.
Dès le début du feu, quatre personnes se portèrent sur les lieux. Mais sans pompe que faire ? La part du feu et aller prévenir le dépôt le plus voisin.
C'est ce que l'on fit immédiatement. La pompe à incendie de Kernével arriva la première. Par bonheur, la mer était haute, ce qui facilita le bon fonctionnement de l'appareil. Ensuite arrivèrent les pompes du port de Lorient et celle de Plœmeur. A 8 heures, tout était terminé.
L'on craignit un instant un sinistre, car la boulangerie voisine venait de se pourvoir d'une grande quantité de fagots.
Cela chauffait tellement que le receveur buraliste et les voisins avaient déjà déménagé plusieurs meubles dans la crainte de la propagation des flammes.
Au cours du sauvetage, un pompier de Plœmeur, assure-t-on, est tombé dans le brasier et a été grièvement blessé.
Tout le monde a rivalisé de zèle et c'est bien grâce à la promptitude des secours si l'on n'a pas à déplorer un véritable désastre.
L'immeuble incendié est situé à gauche de la rue faisant face au débarcadère.
La maison qui appartient à M. Kern est couverte par la compagnie d'assurance "l'Abeille".
Au premier étage, habitait la famille Falois, de Morlaix, en villégiature en ce moment.
Voilà une série d'incendies tous ces temps-ci.
Il faut espérer que l'automne venant, ils diminueront de façon sensible.


7 septembre 1893
Incendie dans un débit (Suite)
Voici quelques détails complémentaires sur cet incendie.
Le feu a pris sur le devant de la maison, dans un comble où l'on ne pouvait pas pénétrer.
Personne ne voyait de fumée et lorsqu'on cria au feu M. Fallois qui habitait au 1er avec sa famille, comme nous l'avons dit, fit constater qu'il n'y avait pas la moindre trace de feu chez lui.
Au rez-de-chaussée l'on fit faire la même constatation.
Cependant les flammes éclatèrent tout à coup; heureusement que tout le monde avait quitté le premier et le plafond du grenier s'effondra comme une masse.
En dix minutes tout était en flammes. Il ne reste littéralement plus que les quatre murs.
La maison est assurée pour 1 000 fr. de risques locatifs; 1 500 fr. de matériel; et 4 000 fr. de mobilier.
Dans le désarroi, plus de la moitié des bouteilles pleines ont été brisées, et plusieurs fûts d'alcool et autres défoncés.
Le pompier blessé est le sieur Le Parc.


17 septembre 1893
Incendie dans un débit (suite)
Nous recevons la lettre suivante :
"Je suis un lecteur assidu du Nouvelliste, et je me plais à le voir bien renseigné. C'est pourquoi j'aurais désiré de votre correspondant de Larmor un peu plus de détails sur l'incendie de la maison Kern.
"Tout le monde, dit-il, a fait son devoir. Cela est bien vrai. Mais dans ces sinistres incendies il y a des personnes qui font plus que leur devoir et qui poussent le courage jusqu'au dévouement.
Ces personnes doivent avoir dans le journal une mention particulière qui soit une récompense pour leur bonne conduite et un encouragement pour l'avenir.
"Je me trouvais à Larmor le jour de l'incendie et j'ai pu voir de mes yeux les vaillants élèves de l'école municipale au nombre de 25 à 30 qui sous la conduite de leur maître dont j'ignore le nom, entraient dans l'eau jusqu'à la ceinture, remplissaient les seaux et les rapportaient à terre au premier de la chaine. Il était 7 heures du soir, l'eau n'était pas chaude. Aussi bien peu de personnes y sont entrées et les enfants ont fait presque seuls cette importante partie du service, honneur à eux et à leur maître".
                                                                                                                      J.K. maître au cabotage

 

12 octobre 1893
Grave incendie, arrestation de l'incendiaire
Nous avons sommairement annoncé dans notre numéro de vendredi qu'un violent incendie avait éclaté dans la nuit sur la route de Plœmeur à Kerpape, au lieu-dit Quéhello-Congard.
Complétons aujourd'hui ces premiers renseignements.
Les fermes détruites au nombre de quatre, appartiennent à M. de Larcher et étaient habitées par les familles Bellec, MM.Guillerme de Guidel, Bourric et Doussal de Lorient assurés au "Phénix", Kerdelhué, Valec et Kerhuel, les deux dernières non assurées, les deux premières assurées au "Monde" et à la "Métropole".
L'incendie a duré de 10 h. du soir à 6 h. du matin, malgré la pompe de Plœmeur.
L'enquête ouverte pour découvrir les causes de ce terrible sinistre a établi que l'incendie était dû à l'imprudence d'un garçon de ferme nommé Le Moing Joseph âgé de 22 ans et qu'on dit à moitié idiot.
Jeudi soir il s'endormit en laissant une chandelle de résine allumée près de son lit situé dans la grange. Le malheureux se réveilla lorsque les flammes le frottèrent. Au lieu de prévenir ses maîtres et d'aider à éteindre l'incendie, ce qu'il eut été facile à ce moment, il s'enfuit dans la campagne. En présence de ces faits, la gendarmerie s'est rendue sur les lieux dimanche matin pour procéder à son arrestation et après bien des recherches le trouva caché dans un grenier au milieu d'un tas de paille.
Le Moing a été mis à la disposition du procureur de la République.


Juillet 1894
Macabre découverte au Kernével
Ces jours derniers, en faisant des fouilles pour la construction d'un mur dans la propriété de M. Longueville, on a découvert à une profondeur d'une cinquantaine de centimètres, un squelette assez bien conservé, mais auquel il manquait quelques os du bassin.
On se perd en conjectures sur la présence d'un cadavre en cet endroit. Est-ce la victime d'un crime ?
La gendarmerie de Plœmeur, informée, poursuit en ce moment son enquête.


18 novembre 1894
Ravages de la mer
Les cabines de bains Philippe ont été abattues et plusieurs d'entre elles emportées par la mer qui est montée à une hauteur exceptionnelle, et dont les vagues s'élançaient jusqu'au terre-plein du fort de Locqueltas.

 

16 décembre 1894
Triste fin d'un douanier
La population de Kernével vient d'être émue par un triste drame qui s'est déroulé hier soir.
Le brigadier des douanes Le Mitouard étant malade depuis quelque temps venait mercredi à Lorient en consultation.
Le docteur lui prescrivit une potion avec laquelle le douanier s'en retourna.
Croyant se guérir plus vite en prenant une forte dose de la potion, le douanier en absorba une si grande quantité qu'il fut pris dans la soirée d'une folie subite et s'enfuit de chez lui.
Sa femme le chercha en vain toute la nuit.
Ce n'est qu'hier matin qu'un cultivateur aperçut dans un bois de sapin entre Kernével et Kermélo, le cadavre du malheureux douanier se balançant à une branche d'arbre.
Le Mitouard était originaire de Damgan et âgé de 45 ans.


3 février 1895
Incendie dans une ferme
Mercredi matin, au village de Kerblaizi près de Larmor, un incendie s'est déclaré chez le fermier Pierre Névanic.
Malgré les secours, tout a été détruit, linge, paille, foin, grains, pommes de terre, le tout estimé environ 8 000 fr.
L'immeuble appartenant à M. Bourlaouen et Théauden était assuré pour 6 000 fr à la "Nationale" et à "l'Aigle".
Le feu est dû croit-on, à un vice de construction dans la toiture de chaume.

 

7 avril 1895
Découverte d'un squelette au Kernével
En creusant le terrain dans la propriété Ouizille à Kernével afin d'y faire une fosse, les ouvriers de M. Vannier, entrepreneur, ont trouvé enfoui dans le sable un squelette entier fort bien conservé et paraissant être celui d'un homme.
Sa longueur est de 1 m 70. Aucun débris de cercueil ni de vêtements n'a été trouvé à côté. Aussi croit on que l'inhumation de ce cadavre remonte très loin, peut-être un siècle.
M. Daniel, adjoint spécial de Larmor, a procédé aux constatations légales, après quoi, les débris du squelette recueillis dans une caisse en bois ont été inhumés au cimetière de Larmor.


7 avril 1895
Trois artilleurs noyés
Un triste naufrage s'est produit mardi après-midi, en rade, non loin de Kernével.
Trois artilleurs, nommés Guillaume Joseph-Marie, Le Bris Eugène, et Falhun Alphonse-Désiré, âgés de 21 à 26 ans et tous trois de Merville, se sont noyés à quelques mètres de la côte.
Ces soldats avec leur ami Jaubet avaient à disposer mardi de la journée entière […] Passant près de la criée aux poisons, ils aperçurent, amarré à un piquet, le canot "Maria", dont le patron Querric venait de débarquer.
Les quatre militaires eurent vite fait d'envahir l'embarcation sans que son propriétaire s'en aperçut, puis hissant tant bien que mal une voile quelconque et s'aidant des avirons, ils partirent pour le Port-Louis.
Les quatre amis s'en furent au cabaret de l'Ancre d'Or et se firent servir un repas copieux mais nullement excessif : soupe de poissons, omelette au jambon et des boudins, le tout arrosé de 2 litres de vin, de café et pousse café.
Malheureusement l'un d'eux emporta quand même un litre de rhum pour égayer le retour […]. Une fois dans leur canot, ils s'efforcèrent de hisser leur voile et de monter leur gouvernail […]. Ils se laissèrent aller au gré du courant vers Kernével.
Le litre de rhum diminuait à vue d'œil, et les cerveaux se troublaient.
Vers 4 heures et demie, Mlle Marie Botlan, fille du passeur du Kernével, et qui se trouvait derrière le fort, aperçut à une trentaine de mètres du rivage, l'embarcation qui chavirait.
Epouvantée, elle poussa un cri et appela son père au secours.
En même temps, les douaniers et des habitants qui se trouvaient sur la cale apercevaient aussi l'accident.
En un clin d'œil, tout Kernével fut sur pied.
Dans l'embarcation de l'usine Guillerme, sautèrent le patron Louis Cloarec, suivit de François Halpert, Mathurin Touliot et Pierre Macé.
Le passeur Botlan accourait en même temps dans sa chaloupe avec deux hommes, et les deux barques se dirigèrent en toute hâte vers le lieu de l'accident.
Les corps des artilleurs flottaient. On recueillit immédiatement Falhun, Guillaume, et Jaubet, et on les transporta à terre. Le brigadier des douanes Le Thiec et les préposés Molgat Pierre, Molgat Pierre-Marie et Orgelin s'empressèrent autour d'eux et dirigèrent les soins pendant qu'une barque faisait voile vers Port-Louis et en ramenait le docteur Lassime.
Grâce à ces secours, un des noyés Jaubet se ranima et fut bientôt hors de danger. […] Falhun et Guillaume succombèrent malgré tous les efforts.
Le quatrième naufragé, Le Bris, n'a pas été retrouvé. Est-il resté au fond sous quelque roche ? A-t-il été entrainé au large ?
Monsieur Montagner, syndic de Larmor, et la gendarmerie de Plœmeur vinrent, quelque temps après le naufrage faire les constatations.
Les deux cadavres furent exposés sur une longue table, dans un local vide de la maison Guillerme, là même où chaque vendredi voit de joyeuses cotriades lorientaises.
Les corps étaient seulement revêtus de leur chemise et d'une grande toile.
La reconnaissance des victimes eut lieu le mercredi, et le même jour, à 3 heures, un fourgon d'artillerie les transporta à l'ambulance maritime.
L'inhumation a eu lieu cette après-midi. Un piquet d'honneur accompagnait les deux convois.

 

11 juillet 1895
Une noce qui se termine mal
Samedi dernier, la noce de M. Grannic, qui avait eu lieu chez son frère à l'Elysée, se trouvait en partie de plaisir à Larmor.
Dans l'après-midi, le père de la fille d'honneur nommé Le Corre, ajusteur au port, âgé de 40 ans, et demeurant rue de Brest, voulut comme les autres, aller prendre un bain.
Presque entrant dans l'eau, il fut frappé d'une congestion. Il essaya bien de revenir sur la plage, mais il titubait, pouvant à peine se soutenir, et, pendant que les gens de la noce croyaient encore à une plaisanterie, il tomba pour ne plus se relever, mort subitement.

 

28 juillet 1895
Un gros poisson !
Les promeneurs de mardi dernier à Larmor ont été témoins dans l'après midi d'une pêche peu ordinaire.
Entre les deux cales, un gros poisson du genre marsouin, et appelé communément peau-bleue, vint s'égarer.
Le douanier de service se précipita pour s'en emparer, mais un pêcheur de crevettes M. X, porteur d'un haveneau gigantesque, avait aussi aperçu le poisson et accourut à son tour.
Le douanier qui, tenait sans doute à l'honneur de saisir la bête, voulut aller trop vite. Glissant sur les genoux, il tomba à l'eau.
Mais à ce moment précis, l'haveneau gigantesque de M. X…venait à toute vitesse se glisser sous le poisson.
Il recueillit et le poisson et le douanier, l'un ne lâchant pas l'autre, et les déposa sur la terre ferme à la grande gaîté de l'assistance.


30 janvier 1896
Vols en série
- Dans la nuit de mardi à mercredi dernier une maison de campagne située aux Quatre Chemins de Larmor et appartenant à M. Guillard, a été visitée par des malfaiteurs qui s'y sont introduits en montant sur le toit d'un appentis attenant à la maison et de là ont cassé une vitre d'une des fenêtres du premier.
Une fois rentrés, ils ont enlevé plusieurs objets, notamment deux révolvers, un sabre, une collection d'outils de menuisier et une quantité de vin rouge et blanc, puis ils sont sortis en fracturant les portes et en laissant le tout ouvert.

- Dans la nuit suivante une autre maison de campagne appartenant à une dame de Lorient, Mme Morier qui n'y habite que l'été, a été dévalisée, mais cette fois les malfaiteurs sont rentrés à l'aide de fausses clefs.
Ils n'ont pris dans la maison qu'un litre de cognac et plusieurs trousseaux de clefs puis ont ouvert des tiroirs qui contenaient des couverts en argent qu'ils ont laissé intacts.
Ils ont oublié sur une chaise une toletière, (ou tolet, nom d'un objet servant à manier l'aviron) ce qui fait présumer qu'ils étaient peut-être en bateau à moins que ce ne soit là qu'une manœuvre pour dépister les recherches de la justice.

 

2 avril 1896
Mort en mer
Mardi matin, deux jeunes gens, Auguste Maguer, âgé de 14 ans, et son frère Alexis, âgé de 18 ans, étaient à la pêche en mer lorsque le plus jeune tomba malade.
Son frère le conduisit à un débit où il reçut les meilleurs soins, puis ils se réembarquèrent pour Larmor, mais le malheureux jeune homme est mort pendant le trajet.
A l'arrivée à Larmor, vers 9 heures de soir, quelques jeunes gens, amis des Maguer, ont aidé le frère ainé à transporter chez lui, à Locqueltas, le cadavre du jeune Auguste.


31 mai 1896
Noyade à Larmor
Le congé accordé aux troupes en l'honneur du couronnement du Tsar, a occasionné la mort d'un militaire du 62e (Régiment d'Infanterie), le séminariste Jean-Barthélémy Poezat.
Profitant en effet de ce congé, le jeune soldat s'en vint à Larmor prendre un bain. Malheureusement il était à peine à l'eau qu'une congestion subite le saisit, et, bien qu'excellent nageur, il coula immédiatement.
Sa parente Mme B…, qui le voyait de sa fenêtre, s'aperçut aussitôt de sa disparition et elle s'empressa d'appeler au secours. Mais toutes les recherches furent vaines et le corps du malheureux jeune homme n'a été retrouvé qu'à 7 heures du soir sur le sable.
Un capitaine du 62e accompagné d'un fourrier s'est rendu le lendemain matin à Larmor pour constater le décès. Le fourrier est allé prévenir la gendarmerie de Plœmeur et une voiture d'ambulance du 62e a pris le corps qui a été conduit à l'hospice de Lorient, puis transporté à Hennebont où M. Pouézat, père, est palefrenier de 1ère classe aux Haras.
L'inhumation a eu lieu ce matin, le convoi funèbre est parti de chez Mme David, 11 rue Trottier, grand-mère du défunt.


7 juin 1896
Disparus en mer
Nous disions en notre dernier numéro que deux jeunes gens de Larmor, montés dans le canot "N.-D. de Larmor" de M. l'abbé Le Bras, desservant du village, avaient disparu en mer et qu'on n'avait pas eu de leurs nouvelles depuis le 21 mai.
Nous apprenons aujourd'hui que les craintes qu'on avait à leur sujet n'étaient que trop fondées. Le pêcheur Danigo vient en effet de retrouver dans la baie de Garden, entre Gâvres et Etel, le cadavre de l'un d'eux, Jean Bertin, ancien quartier-maître chauffeur de marine, habitant Kerblaye.
Quant à son compagnon Joseph Costec, âgé de 22 ans, qui dirigeait le canot, on continue à ignorer ce qu'il est devenu.

 

9 juillet 1896
Incidents à Larmor
Dimanche soir vers cinq heures, les nombreux promeneurs qui prenaient le vapeur Louis pour rentrer à Lorient, ont été témoins d'un naufrage qui fort heureusement n'a pas eu de graves incidences, grâce à la proximité de la terre.
En montant dans le canot les Trois Frères, accosté à la cale, deux matelots un peu en gaîté lui ont fait perdre l'équilibre et le canot a capoté.
Les deux matelots en ont été quittes pour un bain forcé.

et au Kernével
Dimanche après-midi, le jeune P. s'amusait sur la plage du Kernével où il était venu avec ses parents pour passer l'après-midi, lorsqu'une pierre lancée par un autre enfant l'a atteint à la tête et assez sérieusement blessé.
Ses parents l'ont aussitôt ramené à Lorient par la chaloupe à vapeur les Deux Frères pour lui faire donner les soins nécessaires.


16 août 1896
Tombé à l'eau
Samedi dernier, entre huit et neuf heures du matin, le pêcheur Joachim Philippe, âgé de 48 ans, étant à bord de la chaloupe Victoire, près de la cale de Larmor, est tout à coup tombé à l'eau.
Il a coulé à pic avant que les hommes de l'équipage aient pu venir à son secours. Son cadavre a été retrouvé le lendemain.
Ce malheureux qui habitait Kerderff en Riantec laisse cinq orphelins.

 

27 juillet 1897
Incendie au Kernével
Dans la matinée de dimanche, vers 10 h ½, un incendie a éclaté au village de Kernével, en la commune de Plœmeur. Le feu a pris on ne sait comment dans deux rez-de-chaussée donnant sur la cour d'une maison située rue des Bigorneaux, habités par la veuve Briquette et Louise Pallac.
L'alarme a été donnée par le fils Briquette qui a le premier aperçu l'incendie. On a craint pour la maison voisine dont on s'est empressé de déloger les meubles.
Les secours ont été promptement organisés par le lieutenant des douanes Troadec avec le concours des brigades de Kernével et de Larmor qui ont mis en batterie la pompe à incendie de M. Ouizille, et au bout d'une heure tout danger était conjuré.
Les immeubles incendiés appartenaient à Mmes Ihuel, de Keramzec, et Chevillé, contremaitresse à l'usine Guillerme. Elles sont d'ailleurs assurées ainsi que la veuve Briquette qui est assurée au "Monde".
Une pompe de la marine, amenée par une chaloupe de la direction du port est arrivée sur le lieu du sinistre vers midi. Tout était alors terminé.


8 août 1897
Sauvetage à Locqueltas
Samedi après-midi deux pêcheurs montant le canot du maire de Gâvres, revenaient de la pêche lorsque, à environ 300 mètres du village de Locqueltas, virant de bord sous une rafale, ils ne purent larguer l'écoute du foc et le canot, s'abattant sur tribord, coula à pic.
M. l'abbé Boussard, professeur à l'institution Saint-Louis, témoin du naufrage se jeta à l'eau avec M. Hétet, gardien du fort et le jeune Le Squer qu'il avait eu le temps d'avertir.
Tous trois montèrent dans un canot mouillé à quelques mètres du rivage.
Ils arrivèrent sur le lieu du sinistre au moment où, vent arrière, y arrivait aussi le canot Benanzin monté par les nommés Rougeaud et Périchot de Port-Louis.
Les sauveteurs arrachèrent à une mort certaine un des naufragés qui, ne sachant pas nager, se soutenant à peine sur l'eau à l'aide d'une mince planche qu'il était déjà sur le point de lâcher.
Le second matelot fut assez heureux pour gagner les rochers à la nage.
Puis les canots procédèrent au sauvetage des objets qu'emportait le flot.
Quant à l'embarcation, coulée par fond de six mètres, on fut obligé de l'abandonner après une tentative infructueuse d'atterrissage.


12 août 1897
Bagarre
Le 2 juillet dernier, un forain du nom de Lardeux Julien-Charles, 54 ans, avait installé un jeu sur la place de Larmor où se tenait l'assemblée.
Une discussion s'éleva bientôt entre le forain et un joueur nommé Perron, qui prétendait avoir gagné.
Dans le feu de la dispute, la boutique fut bousculée ; le forain rendu furieux saisit un pistolet avec lequel il frappa Perron à la tête.
Cet acte de violence lui a valu une condamnation à 25 fr d'amende.