Salle paroissiale : patronage St Jean


En 1929, le comité paroissial décide de construire une salle paroissiale d'environ 400 places. Elle est située à l'emplacement de l'actuelle école N-D de la Clarté, rue des Algues. Les Larmoriens pourront y faire des lectures utiles et agréables, s'instruire par l'audition de conférences, se distraire avec les séances théâtrales et cinématographiques. Il est prévu que cette salle coûte plus de 100 000 F. Le comité compte beaucoup sur le concours des paroissiens et sur la grande générosité de la colonie de vacances. Une souscription organisée dans la paroisse rapporte 5000 F.

 

Cinéma
En 1930, le bulletin paroissial fait état d'un cinéma familial et paroissial qui au cours du premier trimestre a projeté des films très beaux et très impressionnants qui ont plu à tout le monde. On a remarqué surtout : "Visages d'enfants", "Le corsaire", "L'aventurier", "La vie et la passion de Notre-Seigneur".
Les séances sont interrompues pendant le temps pascal.


Puis le bulletin annonce le programme des prochaines semaines.
Avant la réouverture du cinéma paroissial, une séance artistique sera donnée par les jeunes filles du patronage les 26-27 avril, samedi et dimanche de Quasimodo. Les habitants de Larmor tiendront à venir nombreux encourager les dévouées actrices qui se donnent tant de mal pour les distraire et les intéresser.
Les 3-4 mai, le cinéma rouvrira ses portes par un film très connu et très apprécié, tiré d'un roman de Pierre Lermite : "Comment j'ai tué mon enfant".
Les 10-11 mai : "Cœurs héroïques", comédie dramatique en 6 parties ; et un film représentant les fêtes de Ste Jeanne d'Arc à Orléans.
A partir du 25 mai : "Surcouf, le roi des corsaires" (1er chap.), un très beau film à la gloire d'un des héros le plus justement populaire de notre histoire, l'intrépide corsaire qui tint si longtemps en échec la formidable puissance navale anglaise.
Ensuite toutes les semaines :
            1er juin : "600 000 F par mois", "Fiançailles de Surcouf".
            8 juin : "Rapide de nuit", "Surcouf, entre l'amour et le devoir".
           15 juin : "La machine infernale", "Surcouf, un cœur de héros".
           22 juin : "Surcouf", "La lettre à Bonaparte".

Le prix des séances varie de 1 F à 2,50 F. Si vous voulez vous distraire agréablement et à bon marché, venez assister à ces séances.

 

Patronage Saint-Jean : bénédiction par l'évêque
Ce mardi 24 juin 1930, jour de la Saint Jean, la traditionnelle bénédiction des coureaux et l'inauguration du tout nouveau patronage St Jean sont rehaussées par la présence de Monseigneur Tréhiou, évêque de Vannes depuis l'an dernier.
La nef de l'église est ornée de guirlandes azurs, blanches et roses et le chœur est richement drapé d'or. La fête commence le matin par une messe solennelle chantée par l'abbé Tréhin, vicaire à Locmiquélic et l'abbé Toulliou, de La Rochelle, prononce un sermon de circonstance.
La grand-messe terminée, la clique des Moutons-blancs venue de Noyal-Pontivy se fait entendre.

A deux heures, la population se rend à l'église pour les vêpres présidées par Mgr Tréhiou arrivé de Carnac au début de l'après-midi.

Puis la procession conduite par les Moutons blancs se dirige vers la cale. Crosse en main, coiffé de sa mitre, l'évêque bénit la foule massée sur son passage. A l'embarcadère, le clergé prend place sur le vapeur Louis escorté par un autre vapeur et trois vedettes à bord desquels se pressent les fidèles. La flottille met le cap vers le large sur une mer assez houleuse. Pendant le parcours, la foule des pèlerins chante avec ardeur les cantiques d'usage : Ave Maria Stella, Reine de l'Arvor, Magnificat, etc. . .
A un mille environ, les navires stoppent au milieu des flots pour la cérémonie de la bénédiction de la mer. Après le chant du Veni Creator et du Libera, la voix de l'évêque dominant le bruit du vent et de la mer, appelle les bénédictions du Bon Dieu sur les marins qui vont partir et fait appel à la divine miséricorde en faveur de ceux qui dorment ici de leur dernier sommeil.

La procession en mer terminée, Larmor retentit à nouveau du bruit des tambours et clairons des Moutons Blancs et le cortège se reforme pour se rendre à la nouvelle salle paroissiale que l'évêque doit bénir.

Une cantate de circonstance est chantée par les jeunes filles du patronage.
                                                                              Votre visite, O Monseigneur
                                                                              Est comme un rayon de lumière
                                                                              Dont la ravissante splendeur
                                                                              Remplit notre âme tout entière.

Puis la voix d'une fillette, Simone Noblet, s'élève dans le silence pour réciter un compliment à Monseigneur qui se lève ensuite pour prononcer l'une des plus belles allocutions. Il dit sa joie de célébrer par cette émouvante bénédiction de la mer, l'anniversaire de son sacre et rappelle qu'il y a quarante ans, à l'âge de 10 ans, il monta dans la vieille tour et apercevant les flots bleus de la rade de Lorient, il ne songeait pas qu'un jour, mitre en tête, il les traverserait dans d'aussi heureuses circonstances.
Du cœur de l'évêque monte un chant d'amour pour la Bretagne, pour ses paysans, pour ses marins, pour que soient conservés ses mœurs, ses coutumes. . .
Il affirme sa confiance dans les destinées immortelles de la petite patrie de Larmor.

Enfin, les cérémonies s'achèvent dans l'église. M. le recteur remercie Monseigneur d'avoir bien voulu venir dans notre petite paroisse de Larmor bien modeste assurément, mais si riche cependant en précieux souvenirs et bénédictions. . .

Cette grande journée laissera un souvenir inoubliable dans le cœur des habitants de Larmor.

 

Le samedi 9 août a lieu une soirée de gala pour l'inauguration du patronage Saint-Jean. Pour l'occasion, l'abbé Le Néchet, recteur de Larmor, s'est assuré le concours des artistes du Studio d'Arvor. La pluie fait rage, la salle est envahie par une foule joyeuse. Le succès est au rendez-vous.
Au programme :
- les comédies Rosalie et l'Asile de nuit de Max Maurey, la Casaque, reconstitution d'une pièce de Molière par Guillot de Saix, interprétées avec brio par Mlle Baron, M. et Mme Joubioux, MM. Humbert et Huet.
- La caravane de Gétry et Danse de Gounod par l'orchestre placé sous la direction de Clément Roussel, professeur de violon.
- M. Nabat fait entendre sa voix prenante dans Le Jongleur de Notre-Dame de Massenet et Mireille de Gounod.

Le lendemain, la kermesse paroissiale a lieu sur le site du patronage et la souscription ouverte est destinée à son financement.

D'ores et déjà une autre soirée de gala est prévue le 26 août avec la présence de la troupe d'artistes dramatiques La Kaban Kiry. Le programme est disponible dans les principaux commerces du bourg et les billets sont en vente à la boulangerie Philippe.

Trente ans plus tard, le 14 avril 1960 est constituée l'association de jeunesse et d'éducation populaire dénommée "Les Algues". Elle a pour but d'organiser des conférences, d'intéresser ses membres aux arts populaires et notamment à la musique, au chant choral, au théâtre, à la littérature et à la poésie. La troupe de théâtre composée des habitants de Larmor et dirigée par l'abbé Pierre Coturel assure de nombreuses représentations entre 1960 et 1965 dans la salle paroissiale renommée "Le Celtic".

 

Bibliothèque
Elle est établie au patronage Saint-Jean, ouverte tous les dimanches de 13 h à 14 heures pendant l'hiver et de 17 à 18 heures pendant l'été. Le prix des livres est de 0,10 F par semaine.
Elle répond à la volonté d'offrir aux familles chrétiennes des livres qui divertissent sainement, qui instruisent, qui éclairent, qui réconfortent et élèvent.