La briqueterie
En 1844, Auguste Gillet retourne au préfet un questionnaire qu'il a rempli, à des fins statistiques.
Au Kernével, outre son usine à sardines, il exploite une briqueterie, tuilerie, chaufournerie. Il fabrique des briques, tuiles, carreaux de toutes dimensions, environ 500 000 pièces destinées à tout le pays et aux hauts fourneaux de Bretagne.
Cet établissement existait déjà en 1841 puisque lors du recensement de la population on relève le nom de Victor Richardo, briquetier.
Le 14 septembre 1859 a lieu la vente judiciaire en 4 lots des immeubles dépendants de la succession d'Auguste Gillet et de son épouse Emilie Duclos, parmi lesquels la briqueterie qui constitue le deuxième lot.
Le cahier des charges que nous résumons ci-dessous, nous en donne une description précise.
Art 1er
Un très vaste hangar, couvert en tuiles, sous lequel sont établis des greniers, deux fours pour la cuisson de la brique et divers magasins et écuries.
Art 2
Une maison servant de logement au contremaitre de la briqueterie.
Art 3
Une construction en appentis.
Art 4
Une construction en appentis servant actuellement de séchoir.
Art 5
Un terrain donnant des nord et est sur la plage du Kernével.
Art 6
Une petite construction servant de basse-cour.
Art 6 bis
Un passage ou quai donnant de l'est sur la plage du Kernével.
Art 7
Un terrain servant d'atelier pour la préparation des terres à briques.
Art 8
Un terrain à l'ouest de l'article qui précède et lui faisant suite.
Art 9
Un terrain servant de cour.
Art 10
Un petit bureau de contremaitre.
Art 11
Un terrain servant de chemin.
Art 12
Un terrain sur lequel a été établi un manège et une machine pour malaxer les terres à briques.
Art 13
Un terrain sous jardin.
Art 14
Une partie d'un terrain maritime dépendant de la plage de Kernével. Elle est limitée à l'est par la ligne de basses eaux.
Art 15
Un terrain sous culture situé aux dépendances de Keramzec, près du Kernével ayant une contenance d'environ cinquante-six ares
Art 16
Un terrain ayant une contenance d'environ vingt ares, cerné de fossés, donnant de l'est sur la plage. Ce terrain dit le champ Mahé est situé à environ cinq cent mètres de l'usine du Kernével. Il renferme une belle carrière de terre à briques, actuellement en exploitation.
Les immeubles décrits, jusque et y compris l'article quatorze forment un seul tenant ayant une contenance d'environ un hectare quarante-quatre ares cinquante-huit centiares, se divisant comme suit :
Sous cours, issues, jardin et chantiers 50 a 75 ca
Sous constructions 13 a 83 ca
Sous terrain maritime 80 a
Désignation du matériel d'exploitation :
Aménagement de l'atelier de lavage
8 tables à mouler
Assortiment de moules en bois
3 bancs à rabattre, carreaux et palettes
4 pelles en bois
5 pioches en fer
10 pelles en fer
10 000 planches à monter la brique
1000 planches à monter les carreaux
Installation des séchoirs
1 machine à découper la terre
2 malaxeurs dont l'un monté sur l'article 12 et l'autre non monté.
Articles destinés à rester communs entre les propriétaires du premier et du deuxième lot.
Art 1er
Un quai établi à l'est des articles 3, 14, 10, 11 et 17 du premier lot donnant de l'est sur le terrain maritime décrit sous l'article vingt de ce même lot. Ce quai sera limité au nord par la prolongation de la ligne déterminée pour le partage du terrain maritime entre le premier et le second lot. Le second lot y aura donc accès par le passage existant entre l'angle N-E de l'article dix-sept du premier lot et la plage ou terrain maritime.
Art 2
Une cale embarcadère édifiée sur partie du terrain maritime annexé au premier lot et établie perpendiculairement au quai décrit en l'article qui précède.
Les deux articles ci-dessus resteront propriété commune entre les adjudicataires des deux premiers lots.
La mise à prix de ce deuxième lot est fixée à 16 000 francs.
Le jour de la vente, une première bougie allumée, maitre Lagillardaie, avoué se porte acquéreur pour cette somme. Aucune enchère supplémentaire n'étant portée, il est déclaré adjudicataire au nom de monsieur Auguste Ouizille fils, banquier demeurant à Lorient.
En 1866, la briqueterie est toujours en activité. Elle emploie 5 ouvriers et est qualifiée de prospère. Jacques Le Gal, 34 ans, en est le contremaitre.